Maden est ma chienne. Plus exactement, la petite chienne que mon compagnon a souhaité adopter. J’ai dit oui sous quelques conditions, qui sont respectées. Mais l’arrivée du petit quadrupède a bousculé ce que j’imaginais pour cette période de ma vie. Normalement, j’aurais du avoir moins d’attaches, plus de liberté de mouvement, plus de solitude artistique.
Soit.
Tous les jours en fin d’après-midi, je médite – en réalité, j’écoute des polars audio – en regardant l’arrière-train de Maden trottiner à quelques mètres devant moi. Je parcours sans lassitude les alentours de mon quartier, je discute avec d’autres humains à chiens, je teste divers moyens de mettre mon casque audio à l’abri de la pluie, je ramasse du caca dans des petits sacs en plastique.
Et surtout, quand elle n’est pas là pendant plusieurs jours, ces balades me manquent.
Le mot qui me vient quand je pense à ces moments, aux immeubles que je longe avec elle, aux odeurs de cuisine par les fenêtre, aux petits mots échangés avec les gens, aux airs de jeux que j’évite parce que les enfants courent et que ma chienne a peur, c’est : modeste. J’ai donc commencé une série de petits dessins. Quand j’estimerai en avoir assez, j’aimerais évidemment les exposer. On verra.





